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ANATOMIE PHILOSOPHIQUE.

a rendue plus vive encore ; il cherche aussitôt, dans une nouvelle série de faits, une nouvelle série de preuves ; celles-ci obtenues, il s’avance encore vers d’autres, et toujours ainsi durant vingt années.

Et ce qu’il a fait, nous le faisons aujourd’hui ; nos successeurs le feront après nous, et ainsi, de siècle en siècle ; car, tant qu’il restera de nouveaux faits à découvrir (et comment les connaître jamais tous ?), il restera de nouvelles preuves à donner, comme on en donne chaque jour pour toutes les lois, à quelque science qu’elles appartiennent, qui sont déduites de l’observation. Toute loi de cet ordre, résumant, en effet, en elle un nombre illimité de faits, sa vérification, à l’égard de chacun d’eux, est nécessairement impossible : c’est un but dont on se rapproche sans cesse, sans l’atteindre jamais ; il est à l’infini, comme disent les géomètres.

Comment donc a-t-on établi, comment établira-t-on l’Unité de composition organique, et toutes les autres lois des sciences d’observation ? Par la seule voie qui soit ouverte à l’homme vers la connaissance de ces hautes vérités ; par la convergence de toutes les notions déjà acquises vers un résultat commun, vers une loi qui les embrasse toutes, et en devient l’expression généralisée ; par la corrélation exacte de ce résultat commun, de cette loi, avec toutes les circonstances, soit des faits anté-