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CHAPITRE VIII.

rieurs, il était resté, de part et d’autre, quatre pièces sans analogues reconnus ; d’une part, les quatre os operculaires ; de l’autre, les quatre os de l’oreille. Faire ce rapprochement, c’était presque poser cette question[1] : Ces quatre pièces ichthyologiques sans analogues ne seraient-elles pas précisément les représentants de ces quatre pièces, réputées propres aux Vertébrés supérieurs ? Mais que de différences entre les unes et les autres ! Combien de fois l’idée d’une analogie entre elles dut se présenter à Geoffroy Saint-Hilaire avant qu’il osât s’y arrêter ! Tout d’un coup le jour se fait dans son esprit : Oui, les différences sont immenses, mais elles portent toutes sur la grandeur, la forme et la fonction, non sur les caractères qui seuls peuvent servir de base à une détermination rigoureuse, les caractères de connexion ; et ceux-ci sont les mêmes de part et d’autre. La pièce ichthyologique que les auteurs

  1. Spix, avant Geoffroy Saint-Hilaire, l’avait posée, et dès 1815, dans la Cephalogenesis, il avait hasardé une réponse affirmative. On lit, en effet, dans l’explication des planches, à la suite du chiffre qui correspond aux os operculaires : Malleus, stapes, incus. L’auteur n’entre d’ailleurs dans aucune explication : ce n’est donc pas une démonstration, mais une simple indication. Spix avait suivi, en 1809, avec beaucoup d’assiduité et d’intérêt, les leçons de Geoffroy Saint-Hilaire ; il était parfaitement au courant de la méthode du professeur, et il n’est nullement étonnant que le maître et l’élève se soient rencontrés dans une voie commune.