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CHAPITRE VIII.

brillants sans doute, et dont un seul a frappé tous les esprits, mais au fond d’une importance presque égale : la vérification, sur un point où elle semblait hors de tout espoir, de l’Unité de composition, et la sanction des principes posés par l’auteur pour la détermination des organes : en d’autres termes, la confirmation, d’une part, de la généralité de sa Théorie, de l’autre, de la rectitude, de la puissance de sa Méthode. C’est le sentiment de ce double progrès qui animait Geoffroy Saint-Hilaire, lorsqu’il se laissait entraîner à dire, lui si réservé d’ordinaire dans l’appréciation de ses propres travaux : « Si nous ne nous sommes pas abusé dans l’exposition des considérations précédentes, c’est ici le triomphe de la doctrine des analogues. »

VIII.

Nous arrivons à un travail dont la hardiesse étonne encore aujourd’hui : comment à l’origine n’en eût-on pas condamné la témérité ? Disons-le à l’avance : au milieu de l’orage qu’il souleva contre son auteur, une seule chose le surprit : c’est que la condamnation de ses idées ne fût pas d’abord unanime ; c’est qu’il se fût trouvé quelques esprits assez avancés pour les comprendre dès l’origine.

En 1818, Geoffroy Saint-Hilaire s’était cru en droit de dire : « Présentement que toutes exceptions disparaissent, on peut proclamer loi de la nature,