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CHAPITRE IX.

cation rationnelle de la plupart des anomalies organiques ; il avait fait voir que les Monstruosités elles-mêmes sont soumises à d’invariables règles ; et, montrant l’identité de ces règles avec celles auxquelles sont soumis les êtres normaux, il avait pu s’élever jusqu’à cette grande vérité de philosophie naturelle : Les Monstres eux-mêmes n’échappent pas aux lois générales de l’organisation ; ils en subissent l’empire, et en prouvent l’universalité.

Telle est en résumé, nous l’avons plus haut montré, la doctrine tératologique, contenue dans le second volume de la Philosophie anatomique. L’auteur, en revenant sur un sujet qu’il avait considéré de si haut, espérait-il s’élever plus haut encore ? Non sans doute. Il était évident que les dernières limites avaient été atteintes ; mais il ne l’était pas moins que la question, loin d’être épuisée, restait neuve encore sur une multitude de points. Le champ de la science venait d’être rapidement parcouru et, pour ainsi dire, traversé tout entier : il fallait maintenant en défricher les diverses parties.

C’est dans ce but que nous voyons Geoffroy Saint-Hilaire reprendre, en 1825, ses études de 1820 et de 1821. Mais qu’on ne s’y trompe point : lorsqu’il semble revenir sur ses pas, et ne songer qu’au perfectionnement de ses anciens travaux, il va leur donner une extension nouvelle, enrichir tour à tour la tératologie d’une multitude de faits, par l’obser-