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TÉRATOLOGIE.

Toutefois, au fond, entre les procédés descriptifs de Meckel et de Geoffroy Saint-Hilaire, il n’y a que des nuances ; mais, un peu plus loin, ces nuances vont se changer en une opposition tranchée. Après l’observation et la description vient la classification, non moins indispensable qu’elles-mêmes. Or, selon que vous décrirez en médecin ou en naturaliste, ne serez-vous pas conduit à classer aussi en médecin ou en naturaliste ? Ne devrez-vous pas, d’une part, comme Sauvages ou Pinel, vous contenter d’une classification purement artificielle ; de l’autre, comme Jussieu et Cuvier, appliquer les principes féconds de la méthode naturelle ?

Et c’est, en effet, ce qui a eu lieu. Substituer aux vieilles et absurdes classifications des Licetus et des Malacarne, des classifications infiniment plus parfaites, mais reposant essentiellement sur les mêmes bases : voilà le seul genre de progrès dont Meckel et tous les autres tératologues eussent conçu la pensée et tenté avec succès la réalisation. Pour Geoffroy Saint-Hilaire, au contraire, renouveler les bases mêmes de la classification, grouper les êtres anomaux selon leurs affinités naturelles, leur appliquer la nomenclature linnéenne, faire, selon ses propres expressions, de la tératologie une autre zoologie, c’est là le véritable, le seul progrès, le but vers lequel devront tendre tous les efforts. Point d’améliorations