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CHAPITRE IX.

tératologiques, de distinguer quelle combinaison monstrueuse a dû réellement exister, quelle autre n’est que le produit bizarre d’une supercherie ou d’un jeu de l’imagination.

Telle est, en elle-même et dans ses conséquences, la Loi de l’union similaire, considérée chez les Monstres doubles. Elle est vraie de tous ; mais n’est-elle vraie que d’eux ? La réponse est depuis longtemps donnée par l’observation.

Des êtres doubles passons aux Monstres plus complexes encore. Au lieu de deux moitiés comme dans l’état normal, de quatre comme dans la Monstruosité double, nous en trouvons six, nous pouvons en trouver huit, davantage encore ; mais, les faits le prouvent, l’union similaire reste invariablement la loi commune, selon laquelle toutes ces moitiés se combinent deux à deux. Donc, théoriquement, un Monstre triple n’est qu’un Monstre doublement double ; un Monstre quadruple ne serait qu’un Monstre triplement double ; et tous les phénomènes de la Monstruosité composée, dans le sens le plus général de ce mot, sont régis par le même principe.

Au lieu de remonter vers des difficultés d’un ordre supérieur, descendons-nous des phénomènes de la Monstruosité double aux Monstruosités unitaires, et de celles-ci aux Anomalies simples ? Les Monstres Syméliens sont caractérisés par la fusion de leurs membres abdominaux plus ou moins