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CHAPITRE X.

enfin le Trochilus : cet être, fabuleux selon les uns, cet Oiseau armé par d’autres d’épines imaginaires, n’est qu’un petit Échassier du genre Pluvier (Charadrius ægyptius d’Hasselquist). Par une comparaison attentive de la nature, des textes anciens et des figures hiéroglyphiques, Geoffroy Saint-Hilaire retrouva pareillement le Chenalopex : celui-ci est l’Oie d’Égypte ou Bernache armée, dont il a fait connaître aussi les mœurs, et indiqué la future naturalisation en France ; prédiction qui semble aujourd’hui bien près de se réaliser.

Nous retrouvons la même alliance de l’observation et de l’érudition dans les travaux de Geoffroy Saint-Hilaire sur les Reptiles. Dans ses recherches sur le Crocodile, en particulier, on le voit procéder, comme il l’a dit lui-même, en suivant Hérodote pas à pas, vérifier, par l’étude approfondie de l’organisation et des mœurs de ces redoutables Reptiles, tous les faits rapportés dans l’Euterpe, et donner de la fidélité du père de l’histoire et du savoir des prêtres de l’Égypte des preuves aussi curieuses qu’incontestables. La distinction des espèces de ce genre ne l’a pas moins sérieusement occupé : s’il n’a pas fait prévaloir dans la science[1] son opinion

  1. Jusqu’à présent du moins. M. Bibron, dont l’autorité est si grande en ces matières, vient de reconnaître, d’après de nouveaux éléments, la justesse de plusieurs de ces mêmes déterminations qui avaient été jugées inexactes par la plupart des erpétologistes.