Page:Vie, travaux et doctrine scientifique d'Étienne Geoffroy Saint-Hilaire.djvu/334

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
324
CHAPITRE X.

ouvre la série, se distingue-t-il, comme on le dit ordinairement, par ses incisives droites et ses ongles plats ? Non, sans doute ; ce sont là les caractères d’une partie des Singes, non de tous ; et dès lors, comment déterminer les autres à l’aide de la définition des auteurs ? Prenez, au contraire, celle de Geoffroy Saint-Hilaire : elle est fondée, elle aussi, sur la disposition des incisives et sur la forme des ongles, mais l’une et l’autre considérées d’une manière plus générale. De là une expression applicable non à la pluralité, mais à la totalité des êtres qu’elle comprend, et de plus applicable à eux seuls : double condition, sans laquelle une définition logique ne saurait exister. Cette double condition, on ne la remplit le plus souvent qu’au prix d’un long et aride travail, d’une révision attentive des caractères, non de la plupart, mais de toutes les espèces ; et l’on conçoit que quelques-uns se soient demandé, si le résultat obtenu vaut toujours ce qu’il a coûté. Mais la science n’admet pas de moyens termes : une caractéristique à peu près exacte, comme celles dont nos livres sont remplis, ce n’est au fond qu’une caractéristique fausse : une demi-vérité, c’est une erreur.

Nous venons de signaler, dans les travaux descriptifs et déterminatifs de Geoffroy Saint-Hilaire, un genre de mérite que l’on s’étonnera peut-être d’y rencontrer, quand il manque fréquemment dans