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CHAPITRE X.

seraient d’ailleurs que des causes particulières, et il faudrait chercher plus haut la vraie notion de l’harmonie générale. Renoncez à abuser des premières, et vous serez par là-même sur la voie qui conduit à la seconde. Quand, par les progrès de l’esprit humain, les fausses lueurs des explications des finalistes se sont éteintes en astronomie, la pure lumière de la vérité n’a pas tardé à briller, et Newton est venu révéler aux hommes la sublime simplicité des harmonies célestes.

VI.

Tout partisan de la doctrine des causes finales, s’il est conséquent avec lui-même, est partisan de l’hypothèse de l’immutabilité des espèces ; tout adversaire de l’une est nécessairement adversaire de l’autre. Au fond même, toutes deux ne sont que les faces diverses d’un seul et même système. Nous devons donc nous attendre à trouver Geoffroy Saint-Hilaire, ici encore, en complète opposition avec Cuvier et ses disciples.

Tous deux avaient senti de bonne heure l’importance philosophique d’une question qui est sans contredit, avec l’Unité de composition, la plus grande de l’histoire naturelle. Nous les voyons, en 1795, dans un de leurs Mémoires communs[1], la poser en des termes tels qu’il n’en est pas de plus

  1. Mémoire sur les Orangs.