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CHAPITRE XI.

phie, nous devons nous attendre à trouver entre la période qui vient de se terminer et celle qui commence, une différence corrélative à celle des travaux exécutés dans le cours de l’une et de l’autre. Elle existe en effet, et elle est même des plus marquées. Depuis le moment où, la restauration accomplie, Geoffroy Saint-Hilaire rentre dans son cabinet, où le citoyen fait place au naturaliste, ses jours s’écoulent aussi calmes qu’ils étaient naguère agités ; il ne connaît d’autres luttes[1] que celles de sa pensée contre les difficultés de la découverte ; il ne sort de sa retraite que pour porter devant l’Académie et dans sa chaire le fruit de ses pacifiques conquêtes. Quel changement après 1828 ! À une vie presque contemplative, il fait succéder une vie toute d’action et de mouvement. Il semble qu’un reflet de ses jeunes années s’étende sur cette époque déjà si voisine de la vieillesse : même dévouement, quand il a, en 1830, pour la seizième fois, le bonheur de sauver un de ses semblables ; même ardeur, lorsque, de 1830 à 1837, il explore, dans cinq voyages successifs, les richesses paléontologiques de diverses parties de la France[2] ; et, surtout, même énergie, lorsqu’il défend, seul

  1. Du moins à bien peu d’exceptions près. En 1820, ses travaux si hardis sur les Insectes devinrent l’occasion de débats assez vifs, mais très-promptement terminés.
  2. Geoffroy Saint-Hilaire s’est aussi rendu en Angleterre en