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CHAPITRE XI.

variable logique des ennemis du progrès dans tous les temps[1], à lui dire : Si votre théorie est vraie, du moins, elle n’est pas nouvelle ; elle est grecque ; ou si elle n’est pas grecque, elle est allemande ! il s’était borné à rappeler en peu de mots le vrai caractère et la date de ses travaux ; et il avait passé outre.

Mais, quand en 1825, puis en 1828 et en 1830, il voit toutes ces mêmes objections qu’il avait laissées à terre, se dresser devant lui, fortes cette fois du nom de Cuvier[2], il sent que le moment est

  1. « Il est dans la nature des choses qu’une découverte, avant d’être irrévocablement acquise à son auteur, subisse deux épreuves successives. On commence par nier formellement que cette découverte soit réelle ; puis est-elle avérée, on trouve, agissant ostensiblement ou par insinuation, à l’attribuer à un ancien. » Geoffroy Saint-Hilaire, Considérations générales sur la vertèbre.
  2. Même les objections théologiques.

    Voy. l’article Nature du Dictionnaire des sciences naturelles, 1825, et l’Histoire naturelle des Poissons. t. Ier, 1828. De ces écrits date véritablement l’opposition avouée de Cuvier aux vues de Geoffroy Saint-Hilaire.

    On voit, il est vrai, qu’en 1820 il y avait eu entre eux un premier et très-vif dissentiment. « Que M. Cuvier veuille s’expliquer, dit Geoffroy Saint-Hilaire dans son troisième Mémoire sur les Insectes ; qu’il attaque ma doctrine, qu’il l’attaque tout aussi vivement que le lui prescrira sa conviction, mais que, du moins, ce soit publiquement. » Mais le débat ne s’ouvrit pas, et un an après, Cuvier s’exprimait sur l’Unité de composition en des termes tels que Geoffroy Saint-