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CHAPITRE XI.

moins vive. Tous ceux qui ont eu le bonheur d’entendre Cuvier de 1830 à 1832 ; tous ceux aussi qui ont lu ses leçons, bientôt reproduites par la presse, savent combien l’illustre professeur se complaisait dans ses attaques, si habilement dirigées, non-seulement contre l’Unité de composition organique, mais contre toute conception générale ea histoire naturelle ; combien il aimait à rappeler cette multitude d’hypothèses et de systèmes, passant pour ainsi dire à la surface de la science, y jetant parfois un éclat passager, mais bientôt n’y laissant que des ruines, auxquelles chaque siècle vient ajouter les siennes.

Tandis que la discussion était portée par Cuvier sur un autre théâtre, elle l’était par Geoffroy Saint-Hilaire sur un autre terrain scientifique. Aucune objection vraiment nouvelle n’était produite contre la Théorie des analogues : était-il nécessaire de faire de nouvelles réponses ? Geoffroy Saint-Hilaire jugea plus utile de s’attacher à cette partie de sa doctrine qui, conçue la dernière, n’avait encore été ni développée, ni démontrée, ni même complétement exposée ; et c’est ainsi que de plus en plus, et par ce motif seul, il parut délaisser l’anatomie philosophique pour la zoologie générale et la paléontologie. De là, la direction nouvelle de ses travaux, et ces recherches sur les ossements fossiles, qui, de 1830 à 1837, le conduisent trois fois en Normandie, et deux fois dans l’Auvergne et le Bourbonnais.