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CHAPITRE XII.

jours. Bienfaisant prestige de l’imagination ! Ces ténèbres dans lesquelles il était plongé depuis quatre années, semblèrent se dissiper tout à coup, et il revit, plein d’un ravissement intérieur, les belles prairies des environs d’Étampes, théâtre des jeux de son enfance, et lieu toujours cher de sa convalescence après les massacres de Saint-Firmin !

Véritable mort du juste ! C’est au milieu de ces riants tableaux, et presque encore le sourire sur les lèvres, qu’il cessa de vivre le 19 juin 1844 !

Il avait alors soixante-douze ans et deux mois.


Il a paru nécessaire de compléter ce dernier Chapitre par une courte relation des honneurs funèbres rendus à Geoffroy Saint-Hilaire.

Ce qui suit, est extrait d’un article publié le 29 juin 1844 dans la Gazette médicale, par M. J. Guérin, membre de l’Académie royale de médecine :


« Les obsèques de M. Geoffroy Saint-Hilaire ont eu lieu samedi 22 de ce mois… La cérémonie religieuse terminée, le convoi, dont aucun des assistants ne s’était détaché[1], s’est dirigé avec un profond recueillement vers le cimetière du Père Lachaise. À peine en avait-il franchi les portes, que des hommes du peuple, la plupart employés au Jardin des plantes, ont dételé les chevaux, et ont porté à bras les restes de M. Geoffroy jusqu’au lieu de sa sépulture. Après ce touchant hommage

  1. Près de deux mille personnes en faisaient partie.