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CHAPITRE II.

tout l’intérêt que devait avoir pour la science et pour le pays un pareil établissement, et combien, le premier pas une fois fait, il serait difficile au Gouvernement de revenir en arrière. »

Ainsi, en un seul jour, la Ménagerie du Muséum, à laquelle nul ne pensait la veille, se trouva instituée par une mesure révolutionnaire. Et ce mot peut s’appliquer non-seulement à la brusque saisie des animaux, mais à leur acceptation par Geoffroy Saint-Hilaire. Il avait outre-passé de beaucoup ses pouvoirs. Comme il s’y attendait, il n’eut pas l’assentiment de tous ses collègues. Ceux dont la prévision s’étendait au delà des difficultés du moment, approuvèrent hautement sa conduite : la prudence de quelques autres s’en effraya. Mais l’hésitation ne fut pas de longue durée. Un mois ne s’était pas écoulé que l’assemblée des professeurs subvenait, par un vote, aux besoins les plus urgents des animaux et de leurs gardiens, et que des démarches actives étaient faites par elle auprès du Gouvernement pour obtenir les ressources nécessaires à l’établissement définitif de la Ménagerie.

Lakanal, protecteur naturel et toujours dévoué[1]

  1. Notre illustre statuaire, M. David, possède et a bien voulu nous communiquer la correspondance de Lakanal avec Daubenton en 1793, 1794 et 1795. Ces lettres sont autant de témoignages de la constante sollicitude de leur auteur pour le Muséum. Tous les naturalistes savent que cet établissement a dû à Lakanal,