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PREMIÈRES RELATIONS AVEC CUVIER.

après, quitta l’hôtel de Monaco pour venir demeurer chez son ami[1].

Cuvier ne devait plus quitter le Jardin des plantes. On sait l’éclat de son premier cours, de ses premiers travaux. Jamais succès ne fut plus rapide, et contre l’ordinaire, il fut aussi durable, aussi solide qu’il avait été prompt. Au commencement de 1795, Jussieu, Lacépède, Lamarck[2], étaient presque les seuls, avec Tessier et Geoffroy

  1. Un peu plus tard, le professeur d’anatomie comparée, Mertrud, céda deux pièces de son appartement à son suppléant, et cet arrangement fut régularisé le 24 novembre par l’assemblée des professeurs. La maison où Cuvier s’établit ainsi dès 1795, est celle qu’il a toujours habitée depuis.
  2. Ces trois illustres savants, et Millin, directeur de l’un des recueils scientifiques les plus estimés de cette époque, furent aussi très-utiles à Cuvier dans les commencements de sa carrière. Par une circonstance digne de remarque, Lamarck, qui, lui aussi, devait trouver un jour dans Cuvier un si persévérant adversaire, fut le premier de tous à s’associer aux vœux et aux efforts de Geoffroy Saint-Hilaire.

    Nous ajoutons à regret que, pendant quelque temps, Daubenton se sentit, au contraire, peu entraîné vers Cuvier. Il trouvait que Geoffroy Saint-Hilaire mettait beaucoup trop de zèle à se créer une redoutable rivalité. Un jour qu’il avait invité son jeune collègue à dîner, il fit placer devant lui un exemplaire de Lafontaine, ouvert à la fable de la Lice et de sa compagne.

    Un peu plus tard, Daubenton comprit tout le mérite de Cuvier, et il ne fut pas moins désireux que ses collègues de le voir attaché au Muséum par un titre définitif.