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EXPÉDITION D’ÉGYPTE.

Presque dans la même semaine, une découverte d’un autre genre, non moins inattendue, fut faite par Geoffroy Saint-Hilaire. Entre San et Salahié, il aperçut, à l’horizon, des monticules dont l’aspect le frappa vivement. L’astronome Méchain, alors son compagnon, pensa, comme lui, qu’ils avaient sous les yeux les ruines d’une ville. Ils ne se trompaient pas. Ils purent en déterminer le contour qui était heptagonal, et l’étendue presque égale, dit le Courrier d’Égypte, à celle du Caire ; ils reconnurent qu’un canal dérivé du Nil la traversait autrefois ; ils trouvèrent, au milieu d’un immense amas de poteries, de briques et de pierres informes, quelques restes de murailles, des morceaux de marbre blanc diversement travaillé ; un assez grand nombre de fragments de mosaïque, et plusieurs grands vases en porphyre, malheureusement tous brisés et mutilés : tristes débris d’une ville, autrefois grande et riche, aujourd’hui détruite, et abandonnée au point de servir de refuge à une troupe de chacals.

Le charme que Geoffroy Saint-Hilaire avait trouvé dans ces études archéologiques, nouvelles pour lui, rendit plus vif le désir qu’il avait déjà de visiter l’Égypte supérieure. Il se sentait aussi impatient d’en admirer les immortels monuments, que d’en recueillir les productions. Le moment du départ vint enfin. Deux Commissions furent formées ; Savigny fut le zoologiste de la première ; Geoffroy Saint-Hilaire