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CHAPITRE III.

fit partie de la seconde avec Fourier, le botaniste Delile, le peintre Redouté, le poëte Parseval et d’autres membres de l’Institut du Caire. Vers le milieu d’août, à quelques jours de distance, les deux Commissions mirent à la voile pour Syène. On avait décidé de remonter d’abord rapidement le Nil jusqu’aux Cataractes, de les franchir, et de redescendre ensuite le fleuve à petites journées. Ce devait être un voyage à l’aller, une exploration au retour.

Le grand ouvrage sur l’Égypte a appris au monde entier comment ce plan fut exécuté par les deux Commissions. Par elles les monuments de Philé, d’Éléphantine, d’Edfou, d’Esné, de Thèbes, sont devenus célèbres à l’égal du Parthénon et du Colisée ; et l’histoire naturelle de la Haute-Égypte est mieux connue que celle de plusieurs contrées de l’Europe. Ce que firent en quelques mois nos savants, semble avoir dû exiger des années ; mais l’harmonie la plus parfaite régnait entre les membres des deux Commissions, et tous étaient pleins de cette ardeur, de cet enthousiasme français auquel rien ne résiste.

C’est ici surtout que nous ne saurions suivre Geoffroy Saint-Hilaire dans ses travaux. Archéologue, comme tous ses collègues (et qui ne le serait en Égypte ?), il mesure, il décrit les monuments ; géologue, il fait connaître la constitution de la chaîne