Page:Viennet - Promenade philosophique au cimetière du père la Chaise.djvu/121

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

servé le souvenir. La conquête de l’Égypte a transplanté Monge sur les rivages du Nil. Il contemple, il étudie l’imposante architecture des temples d’Osiris, des palais de Sésostris, et des tombeaux des Pharaons. Quarante de ses élèves Font suivi sur cette terre antique. Il les anime de son enthousiasme ; il les éclaire de ses conseils. Tout est mesuré, décrit ; aucun vestige n’échappe à leurs savantes recherches ; et, tandis qu’il réveille dans l’Égypte nouvelle le génie des arts et des sciences, la vieille Égypte nous apparoît bientôt avec ses monuments, ses prestiges, et ses emblèmes mystérieux. O mon père ! ô mon maître ! s’écrie alors le disciple de Monge en s’appuyant sur le sépulcre, une tombe ne suffit pas à ta gloire, c’est une statue que te doit la patrie. Et des temps sont venus où ton nom glorieux a été rayé des tables de l’Institut ! et l’académie des sciences, où tu brillois avant que la révolution l’eût détruite, s’est rouverte sans que ton nom y fût rétabli ! et tes émules, tes disciples n’ont pas craint d’y siéger sans toi ! O mon père ! o mon maître ! pardonne à ta patrie !… » Ici je n’entendis plus