Page:Viennet - Promenade philosophique au cimetière du père la Chaise.djvu/152

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Qui, sous les étendards de l’altier Dominique,
Du sang des Albigeois avoient rougi leurs mains.


Les dignes héritiers de ces moines avoient déjà fait tomber les glorieuses têtes de Dillon, d’Houchard, et de Custines ; et les clameurs de ces cannibales demandoient encore la tête de Beurnonville. L’ambitieux Dumourier apprit le danger de son lieutenant ; et, lui croyant une ame comme la sienne, il profita de son indignation pour lui confier les projets qu’il avoit formés contre la liberté naissante ; il essaya de l’entraîner dans la révolte, et de l’armer contre la France. Beurnonville montra plus d’horreur de cette trahison que les fureurs des jacobins ne lui avoient inspiré de crainte. Il ne voulut point faire retomber sur sa patrie le crime de quelques misérables ; et dévoila les complots du nouveau Coriolan. Dumourier se vengea par une trahison nouvelle. Il livra Beurnonville aux ennemis de la France. Le héros fut abreuvé d’humiliations et d’outrages, mais il conserva son caractère et son patriotisme. Quoique désarmé par ses gardes, il s’élança comme un