Page:Viennet - Promenade philosophique au cimetière du père la Chaise.djvu/164

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Les bastions fumants sont réduits au silence
Et couverts de nos étendards.
Des bords de la Baltique il vole aux Pyrénées :
La Galice et l’Anglois cèdent à ses efforts,
Et leurs bandes exterminées
Ne sont plus qu’un monceau de morts.
Aux rives de lister Bellone le rappelle :
Ratisbonne et Wagram admirent sa valeur,
Il soumet du Tyrol la peuplade rebelle,
Il brave de Moscou le climat destructeur,
Et quand l’Europe rassemblée,
Versant ses légions sur la France accablée,
Repousse vers Paris nos bataillons vaincus,
Lefebvre, à Champ-Aubert leur rendant l’épouvante,
Fait redouter encor à l’Europe tremblante
Les vieilles bandes de Fleurus.


Ce guerrier ne seroit, connu qu’à demi, madame, si je me bornois à raconter ses campagnes ; mais la noblesse de son caractère, sa magnanimité dans la victoire, sa constante sollicitude pour ses soldats, la sévère discipline qu’il savoit maintenir dans les temps même de la licence, la simplicité de ses mœurs, sa modestie, son désintéressement, son patriotisme, nous rendent sa mémoire plus précieuse encore. Les émigrés, que le