Page:Viennet - Promenade philosophique au cimetière du père la Chaise.djvu/25

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cueil rejoint bientôt les deux amants. Ils y reposent l’espace de trois siècles, au bout desquels on les sépare pour calmer les scrupules d’une abbesse scandalisée ; et leurs sépulcres sont élevés aux deux côtés du sanctuaire. Cent trente ans après, on les réunit encore ; mais avant que deux autres siècles aient passé sur leurs ossements, le Paraclet, le séjour d’Héloïse, le dernier asile de ces immortels amants, est enveloppé dans la ruine de tous les cloîtres. L’église de Nogent-sur-Seine les recueille ; mais bientôt Paris les réclame. Un refuge digne d’eux est disposé pour les recevoir. Un homme laborieux, un citoyen zélé veut arracher à la destruction cette foule de monuments épars que la faux révolutionnaire a mutilés, ces tombeaux, ces statues, qui sont demeurés sans asile sur les débris des temples qui les renfermoient. Le patriotisme religieux d’Alexandre Le Noir les réunit dans un vieux cloître de la capitale. Il les classe avec ordre ; il orne avec goût l’enceinte qui les rassemble. Cet établissement reçoit le titre honorable de Musée des monuments françois. Les restes d’Abailard et d’Hé-