Aller au contenu

Page:Vignon - Un naufrage parisien.djvu/96

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


VII


Madame de Langlerie attendait Lucie. Elle venait de voir Miguel de Servas qui lui avait raconté comment, après s’être défendu une demi-heure, il avait laissé entrer M. d’Ormessant, le commissaire de police et les témoins, en protestant contre la violation de son domicile ; comment il avait attendu, les bras croisés, la provocation de ce mari offensé qui n’avait seulement pas eu l’air de prendre garde à lui ; qui avait minutieusement fait relever, sur le procès-verbal du commissaire de police, les moindres traces du passage d’une femme et de sa fuite par les toits ; puis, fait constater la présence d’un jeune homme, comme celle d’un meuble sur un inventaire, sans demander le nom du quidam. Comment lui, Miguel, avait eu toutes les peines du monde à ne pas chercher cette querelle qu’on ne lui faisait pas, et à maîtriser sa révolte contre cet insultant dédain.

— Votre mari n’est pas jaloux, Lucie, conclut Laure, car il aurait tué Miguel : il veut votre fortune, c’est clair ; défendez-la !

C’était bien aussi l’opinion de Lucie. Cependant les deux femmes se trompaient à moitié. En ce moment, chez M. d’Ormessant la rage d’être joué, le besoin d’en tirer vengeance, dominaient tous les autres