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au klondyke

les poutres et planches qu’ils trouvaient dans la cale, ainsi que les chaloupes que l’on avait démontées après l’embarquement dans la baie de Mackenzie, puis il traça sur le sol le plan de la baraque qu’il avait projeté de faire élever.

Stimulés par les encouragements de leur capitaine, et aussi par le froid mortel qui ne leur permettait point de rester en place, les matelots menèrent si activement la besogne, qu’en deux jours ils eurent construit un baraquement assez vaste pour que tous pussent y circuler à l’aise.

La toiture était formée de bâches solides. D’autres bâches tapissaient les parois, et deux portes vitrées enlevées au navire avaient été encastrées à droite et à gauche, pour tenir lieu des fenêtres.

Lorsque le baraquement fut terminé, Vernier fit démonter la machine à vapeur et celle qui produisait l’électricité, puis il les fit installer dans l’intérieur.

Grâce à l’intelligence du mécanicien, cette opération fut rapidement menée à bonne fin. Alors, on transporta également le charbon, les caisses de provisions, les tonneaux d’eau douce, de vin et de rhum.

En agissant ainsi, Vernier ne songeait qu’à gagner du temps. Pour lui, la destruction du Caïman ne faisait aucun doute. Il l’avait donc fait évacuer, mais sans donner la moindre explication à l’équipage, qui, bien que très étonné, obéit avec la ponctualité habituelle aux gens de mer.

Ces différents travaux avaient pris cinq jours. Quand ils furent achevés, la baie était complètement gelée. On dut casser la glace pour se procurer l’eau nécessaire à l’entretien de la chaudière.