Page:Villetard de Laguérie - La Corée, indépendante, russe, ou japonaise.djvu/111

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La pagode de Chin-Soo-yang. — Près de là, au-dessus d’un mur lépreux, un faite d’un blanc crémeux semble une tête de curieuse. C’est la Pagode de marbre, le bijou de Séoul, en même temps que son plus ancien monument. Elle vaut qu’on traverse, pour la contempler, une cour étroite, fétide, idéalement sale. Il semble que le hasard se soit chargé d’accabler le présent honteux de la Corée par la confrontation d’un passé esthétique et glorieux, si, comme certains l’affirment, langue, littérature et arts, chinois ou japonais, sont nés au « Pays du Matin Calme ! »

On se croit devant une réduction de la tour de porcelaine de Nankin. La forme générale est une pile de treize icosaèdres en retrait l’un de l’autre et de plus en plus petits à mesure qu’ils s’élèvent. Le soubassement est formé de quatre gros blocs larges et longs de 6 pieds, épais de 2. Chaque assise est sculptée et séparée des voisines par un auvent de toiture joliment sculpté aussi. Les trois dernières, plus courtes, n’ont qu’un pied de haut.

Devant le piédestal, gisent les trois derniers étages et le faite, démolis par les Japonais quand, ayant envahi la Corée sous le Chogoun « Yedeyoshi » (1592-1598), ils voulurent emporter ce bijou au Japon. Leur vandalisme alla jusqu’à tenter de le détruira par l’incendie ; la décoloration des blocs inférieurs l’atteste !

La Grande Tortue. — Tout auprès, dans une autre cour, hélas ! aussi sale, une énorme tortue de granit porte sur le dos un haut pilier ou stèle de même