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femmes font les conserves de ménage ; d’autres à venir à Séoul passer les examens dans le jardin derrière le Palais Neuf ; d’autres à faire des pique-niques au mois de mai, quand fleurissent les azalées.



L’almanach coréen. — Le système coréen, pour supputer le temps, est un des traits de mœurs les plus curieux de ce pays si étrange. Ce soin incombe au dernier, hiérarchiquement, des Ministères, l’observatoire astronomique, Kouang-Sang-Kan, dont l’unique travail est d’enregistrer les années à mesure qu’elles passent, d’indiquer le commencement et la fin des saisons et de publier l’almanach. Il le met en vente tous les ans, deux mois avant le premier jour de la nouvelle année. On l’achète aisément dans les rues de Séoul ; seulement, je n’en ai acheté qu’un exemplaire, et mon interprète, après me l’avoir traduit, a jugé bon de le conserver. Je ne m’en suis aperçu qu’en ne le retrouvant pas dans le paquet de mes documents et de mes notes.

Cet almanach ne rappelle que par le nom le lot de recettes culinaires, médicales, vétérinaires, agricoles, d’anas moisis, de proverbes centenaires, de contes plus ou moins « folkloristes », de prédictions et autres calembredaines qui ont assuré chez nous la vogue des « Nostradamus », « Mathieu Lansberg », « Mathieu de la Drôme », et du « Bourguignon Salé ». Il n’a d’autre intérêt que de nous initier un peu aux