Page:Villetard de Laguérie - La Corée, indépendante, russe, ou japonaise.djvu/20

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plus ou moins que, dans ces contrées, les impôts sont perçus entre la vente de la dernière récolte et l’engrangement de la suivante, et que les procédés des collecteurs soulèvent plus de révoltés qu’ils ne lèvent de piastres.

Printemps parfumé de sang plutôt que de roses, mais si loin, bien plus loin que la Bulgarie ou l’Arménie, hors des marchés des cotonnades et quincailleries anglaises,… si bien que personne ne prit garde aux « atrocités » coréennes.

La fin navrante qui couronna par le martyre la noble existence du président Carnot, les contestations coloniales entre la France et l’Angleterre, l’imminence de l’expédition de Madagascar, absorbaient alors l’attention de l’Europe et l’empêchèrent de regarder glisser ces fantômes d’Orient sur l’horizon du monde jaune.

Et, d’ailleurs, comment s’émouvoir à propos de la Corée, si vaguement connue de si peu de gens, et du Tong-hak, dont presque personne n’avait jamais entendu parler ?

L’une et l’autre auraient pourtant mérité un accueil moins indifférent.

Le pays que nous appelons Corée, du mot Koraï, donné au xviie siècle par Hendrick-Hamel, Hollandais, le premier Européen qui y ait séjourné, est connu au Japon, en Chine et de ses habitants même, sous le nom de Chosön ou Chosen, Pays du matin calme ou de la sérénité du matin.

Malgré les travaux si estimables et si consciencieux