Page:Villetard de Laguérie - La Corée, indépendante, russe, ou japonaise.djvu/203

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l’aurore des notes de notre diane française, si vives, si gaies, si légères, si pleines du courage à l’effort quotidien, et le soir, la chute du soleil, le ciel froid de la nuit et le bienfait divin du sommeil, de l’exquise mélancolie de notre couvre-feu.

La Grosse Cloche n’élevait plus « la voix grave des heures », et le clairon japonais la remplaçait par des airs si lents et si funèbres qu’ils semblaient porter le diable en terre et faisaient penser à la chanson de Jean Gibeleu menant… pleurer les poules.

Et aucune de ces sonneries militaires n’éveillait la virilité qui paraît endormie pour toujours dans le cœur des citoyens du Pays du Matin Calme. Ils détestent depuis trois siècles, et profondément, ces Japonais qui s’imposent en libérateurs ; ils les maudissent, mais ne seraient jamais capables de secouer seuls le joug exécré qu’on emploie des trésors d’astuce à leur imposer.