Page:Villetard de Laguérie - La Corée, indépendante, russe, ou japonaise.djvu/273

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même du crime, en position très suspecte, et les intrigues de leurs chefs ou de leurs agents ?

Le Nichi-Nichi-Shinboum, lui, espérait que la Reine serait retrouvée vivante en 1895 comme déjà en 1882 après pareille aventure. Mais, si la Reine était morte, le coupable devait être puni promptement. Le Japon n’avait pas à intervenir, mais son représentant ne devait pas manquer d’offrir les conseils convenables au gouvernement coréen.

Quant aux soutiens politiques des émeutiers, le Nichi-Nichi ne pensait pas que le Japon dût s’occuper d’eux, tant que la paix n’était pas troublée et que ses droits et ses intérêts n’étaient pas violentés. — (Malheureusement « droit et intérêt » sont deux choses dont les Japonais ne paraissent pas encore avoir compris la différence.)


La première note discordante fut lancée dans le New York Herald, du 14 octobre, par son correspondant au Japon, le colonel Cockerill.

Des journaux japonais firent chorus aussitôt, et, comme un paysage peu à peu découvert quand le brouillard s’élève, la vérité fut connue.

Le Nichi-Nichi, dans un article très ferme et très sage, admit que les assassins de la Reine étaient habillés comme les Japonais et portaient des sabres, sur le témoignage des deux blancs mentionnés plus haut. Il énonça le doute que peut-être ils étaient des toshi, et conclut de ce seul fait que le Japon se déshonorerait si une enquête des plus sévères n’était pas