Page:Villetard de Laguérie - La Corée, indépendante, russe, ou japonaise.djvu/296

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pour 1895, 386 vapeurs japonais ayant transporté 327 818 tonnes, contre 1 053 vapeurs étrangers qui ont eu du fret pour 1 533 306 tonnes ; et 664 voiliers japonais qui ont chargé 24 264 tonnes, contre 145 voiliers étrangers ayant transporté 87 193 tonnes.

Les chemins de fer sont très productifs et leurs dividendes sont en moyenne de 3,33 pour 100.

Les fabriques de soie et de coton occupent déjà 381 781 broches, et les 21 usines des départements d’Osaka et de Hiogo, le Lancashire, le Manchester japonais (!), distribuent des dividendes allant jusqu’à 17 pour 100. La valeur de ces deux produits est, bon an, mal an, de 100 millions de francs. Le taux infime des salaires, 41 centimes pour un homme, 21 pour une femme et par jour, la dépréciation de l’argent, ont favorisé cet essor et permis aux Japonais, jusqu’à ces derniers temps, de concurrencer très sérieusement les produits anglais, français et allemands en Extrême-Orient et même en Europe. Dans leur pays, en effet, quelle que soit la valeur du yen au change international, il reste toujours divisible en cent sen dont la puissance d’achat est égale à celle du sou français et plus que double de celle du cent américain et du demi-penny anglais. Cela donnait à leurs affaires une base élastique qui manque à leurs concurrents et leur assurait tous les avantages. Mais maintenant qu’ils ont adopté l’étalon d’or, tous les produits, toutes les denrées de consommation courante, et par suite les salaires, ont augmenté de 47 pour 100, et le mouvement ascensionnel continue.