Page:Villetard de Laguérie - La Corée, indépendante, russe, ou japonaise.djvu/304

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voyage retentissant en Russie, en Allemagne, en France, en Angleterre et aux Élats-Unis que vient d’exécuter Li-Hung-Chang.

On s’est étonné qu’il n’ait fait aucune commande navale ou militaire, aucun engagement d’instructeurs, aucune amorce de cette armée de mercenaires qu’on avait un instant cru son pays prêt à se donner. Il est parfaitement possible que l’ancien vice-roi du Tche-li n’ait pas reçu pouvoir d’engager aucune affaire semblable. Le fait que l’usine d’Essen lui a élevé une statue, rapproché des événements de la récente guerre et de la fortune de plusieurs centaines de millions que des gens très informés attribuent au protecteur de MM. Detring, Von Hanneken et Mandl, jette un certain jour sur cette restriction.

Depuis qu’il est rentré en Chine, le gouvernement de Pékin a constitué un comité de Français pour refaire le célèbre arsenal de Fou-tchéou, construit et détruit par nos compatriotes Gicquel et l’amiral Courbet ; mais rien ne nous garantit qu’une fois les études et plans préliminaires terminés, la moisson que nous aurons semée ne tombera pas sous d’autres faucilles que les nôtres.

Le Fis du Ciel, en outre, est contraint à la plus stricte économie. Le plus clair de ses revenus est fourni par les douanes, et il a dû les engager en garantie des emprunts qu’il a contractés, pour se libérer vis-à-vis du Japon. Aussi a-t-il commencé par diminuer l’effectif de ses armées. Il ne serait pas d’un esprit avisé de compter qu’il entend, par ce moyen,