Page:Villetard de Laguérie - La Corée, indépendante, russe, ou japonaise.djvu/42

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Habilement traînées en longueur, les négociations durèrent à Tien-Tsin jusqu’au moment du premier traité franco-chinois, et alors, le comte Ito et Li-Hung-Chang, qui devaient se retrouver comme plénipotentiaires à Simonosaki, stipulèrent que la Chine et le Japon retireraient simultanément leurs troupes de Corée et s’engageaient, pour l’avenir, à ne jamais envoyer une force armée quelconque dans ce pays, sans avoir préalablement averti l’autre partie contractante.

Le Japon avait conquis l’égalité de droits avec la Chine sur le royaume péninsulaire, et infligé à la vieille ennemie, qu’il visait sournoisement depuis 1867, une humiliation sanglante, au moment où elle se débattait sous la poigne vengeresse de la France.

Il ne restait plus au Japon qu’à faire naître les événements auxquels il avait ménagé des résultats inévitables.

En 1883, il avait extorqué à la Corée un traité de commerce très avantageux pour lui, par lequel ce pays s’était seulement réservé le droit d’interdire l’exportation des céréales et denrées alimentaires agricoles en cas de disette ou de nécessité soudainement apparue.

Le cas se produisit en 1889, et la sortie des pois, haricots, fèves, etc., fut interdite dans deux provinces. Immédiatement le gouvernement japonais transmit les protestations de ses sujets à celui de Séoul. Ils alléguaient avoir versé d’importantes avances aux cultivateurs coréens et être constitués