Page:Villetard de Laguérie - La Corée, indépendante, russe, ou japonaise.djvu/83

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propre, de débarras ou même de dépotoir, à l’arrivant qui longe la corniche sur laquelle sont juchées les bâtisses.

Les maisons japonaises ont l’air de joujoux, de boîtes à mouches. Leurs meurs sont en planches verticales ; leurs devantures, très surbaissées, sont encombrées de petits tréteaux portant des éventaires et des étalages. Au fond, sur une estrade couverte de nattes blanches (tatami), s’accroupit la famille, en rond sur ses talons, les mains tendues vers les charbons cendreux d’un shibashi, brasero. Pas de mitoyenneté ; toujours un manchon d’air, petit ou grand, entre voisins, avec quelques ouvertures étroites ou carrées grillées de bambous clayonnés. Sur la rue, à l’unique étage, une véranda très basse, ouvrant dans les chambres par des claires-voies de bois léger recouvertes de papier blanc et glissant sur des coulisses parallèles.

Au delà des maisons des Missionnaires et des Sœurs, la ville coréenne « In-Chioun » ou « In-Choun ». Vue de loin, elle semble un champ couvert de tas de foin épandu pour sécher. Les toitures de paille blanchâtre, serrée par un roseau large de cordelettes de même matière, ont la courbure polygonale d’une écaille de tortue. Serrées l’une contre l’autre, leur moutonnement régulier, leur similitude, complètent, pour chaque côté de rue ou de ruelle, la physionomie d’un andain.

Murs de boue ou d’adobes, délabrés, effrités au bas par les coups de pied, zébrés de lézardes oblitérées