la seconde moitié du siècle dernier, sous le nom de « théorie
mécanique de la chaleur » se rattachent à la même « tendance
moléculaire ». Il ne s’agit pas d’abandonner les conquêtes de la
thermodynamique, mais bien plutôt de montrer qu’il n’y a pas
opposition entre la mécanique moléculaire et les principes
découverts sur une base expérimentale. On put avoir un
moment d’inquiétude sur la possibilité de rattacher le principe
découvert par Carnot à l’image moléculaire ; la belle œuvre de
Boltzmann, montrant que les conséquences de ce principe
étaient seulement, dans chaque cas particulier, « infiniment
probables » fit disparaître toute difficulté.
Et cependant, presque jusqu’à la fin du xixe siècle, la plupart des physiciens conservaient, à l’égard des théories moléculaires, une attitude hostile ou indifférente, à une époque où ces théories avaient achevé la conquête de la Chimie et où la théorie moléculaire des gaz avait, depuis longtemps, conduit Maxwell à d’éclalants succès. D’où venait ce sentiment de méfiance presque instinctive ? Peut-être simplement du fait que beaucoup de données numériques fondamentales manquaient encore dans les théories moléculaires, ce qui ne pouvait manquer de choquer les physiciens, habitués au respect de la valeur numérique.
Aujourd’hui, tout est changé. Ce ne sont plus des êtres « innombrables » et « extraordinairement petits » que considère la physique moléculaire ; les données numériques y sont aussi nettement définies et presque aussi bien connues que celles de la Physique prise à l’échelle macrocospique. Aucun physicien sérieux n’oserait écrire ce qu’écrivait Duhem, il y a peu d’années, pour montrer l’inutilité de « l’hypothèse moléculaire ».
Dès lors, une question se pose pour l’enseignement de la thermodynamique : Puisque personne ne doute plus de la réalité des molécules, puisque les principes de la thermodynamique peuvent être rattachés, par les méthodes de la mécanique, à cette constitution, ne vaut-il pas mieux cesser d’envisager la thermodynamique comme une science distincte et