Page:Villiers de L'Isle-Adam - Contes cruels.djvu/320

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Quoi ! ton seul nom me fit pâlir !
— Aujourd’hui, sans désirs ni craintes,
Dans l’ennui vil de tes étreintes
Je ne veux plus m’ensevelir.

Je respire le vent des grèves,
Je suis heureux loin de ton seuil :
Et tes cheveux couleur de deuil
Ne font plus d’ombre sur mes rêves.


VII

RENCONTRE


Tu secouais ton noir flambeau ;
Tu ne pensais pas être morte ;
J’ai forgé la grille et la porte
Et mon cœur est sûr du tombeau.

Je ne sais quelle flamme encore
Brûlait dans ton sein meurtrier,
Je ne pouvais m’en soucier :
Tu m’as fait rire de l’aurore.

Tu crois au retour sur les pas ?
Que les seuls sens font les ivresses ?…
Or, je bâillais en tes caresses :
Tu ne ressusciteras pas.