Page:Villiers de L'Isle-Adam - Nouveaux Contes cruels.djvu/219

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sur un rendez-vous que la jeune fille accorda sans hésiter, car on avait parlé mariage — et Guilhem, tout de suite, lui avait plu.

Ils se revirent le lendemain, non loin de Boisfleury, dans un sentier que l’automne parsemait déjà de feuilles dorées ; — ce fut la main dans la main qu’ils échangèrent de naïves confidences, sans même penser qu’ils s’aimaient. — Puis, tous les jours, jusqu’à la fin d’octobre, Guilhem la revit, se passionnant pour elle.

C’était un grave cœur, plein de croyances, dont les sentiments étaient à la fois purs, ardents et stables. Yvaine était joueuse, engageante et d’un babil d’oiseau ; peut-être un peu trop rieuse. Ils se fiancèrent avec d’innocents baisers, de doux projets de ménage.

Et c’était une longue étreinte silencieuse, lorsqu’ils se quittaient.

Comme Guilhem avait gardé son secret, même pour son père, le vieux garde attri-