Page:Villiers de L'Isle-Adam - Nouveaux Contes cruels.djvu/57

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.



— Tayaut ! tayaut ! le soleil brille ! — Dormez-vous, Gabriel ?

Telle, sous les fenêtres de son époux, s’écriait, — bien assise sur un alezan brûlé qui piaffait dans l’herbe, tandis qu’autour d’elle aboyaient, en de joyeuses gambades, chiens courants et couchants, — madame Sylvabel du Plessis les Houx ; et, ce disant, elle fronçait le pli d’entre ses noirs sourcils sur ses yeux bleu clair, en faisant siffler une fine cravache.

Le galop d’un cavalier, débusquant d’une allée derrière elle, lui fit retourner la tête : c’était Gabriel.

— Ma chère Sylvabel, vous me voyez en avance de dix minutes, selon l’usage, dit-il en la saluant.

— Tiens ?… Ah ! oui : vous étiez, sans doute, en vos rêves, sous les arbres ?… Vous avez l’air tout radieux. Vous composiez ?