Page:Villiers de L'Isle-Adam - Nouveaux Contes cruels.djvu/64

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— puis, tout bas, aux lueurs de la veilleuse bleue que pâlissait l’aube du bel été :

— Gabriel, une journée t’a suffi pour me conquérir… bien à toi ! non point à cause de ce beau cassage de vitres, dont je souriais en moi-même, à propos de deux innocents animaux… mais parce que l’homme qui, entre tous, est doué d’assez de fermeté pour accomplir, — durant un jour et une pareille nuit, sans se trahir un seul instant et en présence de celle dont il souffre, — le bon conseil d’un ami sûr et de clairvoyance éprouvée, — s’atteste, par cela seul, être supérieur à ce conseil même, et fait preuve par conséquent d’assez de « caractère » pour être digne d’amour. Tu peux ajouter ceci dans la lettre d’actions de grâces que tu as, sans doute, promis d’écrire à notre oncle et ami, le baron de Linville, en Suède.