Page:Villiers de L’Isle-Adam - Axël, 1890.djvu/190

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— j’eusse fait justice plus tôt de cette mauvaise foi, de cette forfanterie, de cette creuse impudence : — finissons-en.

Paisiblement, et comme notifiant une chose toute simple :

Mon burg fut la clef militaire d’une marche de l’Allemagne. Un rescrit impérial investit le suzerain de ce lieu du droit de justice basse et haute, même en temps de paix. À Ukko, lui indiquant une carabine : — Donc, au nom de ce mandat héréditaire, prends cette arme : ajuste cet homme au cœur et, — s’il ne relève, à l’instant, son épée, — feu !

Ukko s’est précipité vers la muraille, a saisi l’arme, en a fait jouer la batterie, est revenu se placer à trois pas du Commandeur et le met brusquement en joue.
Le Commandeur, surpris et devenu plus pâle

Là-bas, en Prusse, on sait que je suis ici. Vous aurez donc à rendre compte de vos actes et de vos dires. Pour couvrir un assassinat, vous arguez, sciemment, d’un droit mort, d’un grade féodal que la désuétude abrogea. Vous feignez d’ignorer en quel siècle nous vivons.

Axël, indifférent

Oh ! faites-vous dater de demain, si bon vous semble. Moi, je suis.