Page:Villiers de L’Isle-Adam - Axël, 1890.djvu/195

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privé du temps de le conjurer, — de, même, savoir l’objet de cette députation ! — Et j’en gourmanderais, officiellement, mes chiens, devant tout le personnel de ce château, car je ne veux point passer pour un rebelle !… Seulement je pense qu’après deux ou trois de ces contre-temps, l’on cesserait de m’adresser ce genre de visiteurs. — Laissez donc là de puériles menaces, qui font sourire ces vieux soldats et cet enfant.

Au plus léger indice, au seul pressentir de meurtriers envoyés contre moi, — lesquels, ai-je dit, périraient, sans doute, en quelque ravin, dès les premières étapes, — je prendrais l’offensive, ne devant plus, dès lors, considérer les Princes qui en agiraient de cette sorte, envers moi, que comme simples agresseurs en un duel où l’arme choisie par eux serait l’assassinat. — Non, je n’aurais pas à décliner l’arme préférée de tels rois. Ne seraient-ils pas, d’ailleurs, les fils de ceux-là, chefs de toutes dynasties, qui se révoltèrent, un jour, au fond du Passé, contre, aussi, leurs souverains et les supplantèrent ? — Je m’efforcerais, leur prouvant la parité de ma nature avec celle de leurs aïeux, (sur ce point-là, du moins) — de me rendre digne, ainsi, de l’honneur qu’ils me feraient, inconsciemment ou non.

En vérité, je dispose, ici, de quelques sûrs coups