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Axël, sans même remarquer le sens bas et soupçonneux de ces paroles

Accordé.

Tous les deux, à la hâte, ayant piqué leurs épées dans le plancher, se sont dévêtus jusqu’à la ceinture, jetant leurs habits sur les deux sièges. Les musculatures apparaissent : celle du comte d’Auërsperg, svelte, athlétique, onduleuse ; celle du Commandeur, robuste, agile, résistante. Ressaisissant leurs armes, ils se sont éloignés, de cinq à six pas, l’un de l’autre, au centre de la salle.
Le Commandeur, d’une voix ferme et brève

Soldats qui portez la croix de Fer, moi, Hermann Kaspar d’Auërsperg, baron de Sa Majesté notre roi, commandeur de l’ordre de notre Aigle-rouge, je vous prends à témoin que j’aurai protesté contre l’arbitraire conduite du comte Axël d’Auërsperg, mon cousin, lequel, ayant dépassé, envers moi, toutes mesures en menaces, en fanfaronnades et en outrages, me met en l’urgente et absolue nécessité… d’attenter à sa vie.

D’un coup d’œil, il examine, autour de lui, le terrain de la salle.
Axël, à demi-voix et souriant

Altières paroles : à quand l’action ?