Page:Villiers de L’Isle-Adam - Axël, 1890.djvu/264

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Sara

Pas assez pour troubler la mienne.

Axël

Enfin, qui parle, ici, d’anciennes consciences ? — N’as-tu pas reconnu, par un double attentat, l’hospitalité ? Où m’es-tu donc apparue ? Sous ces lampes et tenant ces pierreries. Était-ce aussi pour les restituer à l’Allemagne ?

Sara

Non, puisque, de ma part, ce n’eût jamais été que les lui abandonner. Après un instant : Margrave, ceci n’est chez personne — et je ne suis venue en ce lieu que pour m’y saisir d’un sceptre perdu, car l’excessive quantité de cet or en transfigure le nom. — Quel passant n’a droit, par tous pays, de s’arroger un royal pouvoir, si quelque hasard divin lui en jette l’insigne au-devant des pas ? Sous condition, cependant, qu’il élève le sceptre et commande, attendu qu’alors c’est bien un roi ; s’il en remarque le métal jusqu’à vouloir le diviser, il se crée, tu l’as dit, l’unique devoir d’une humble restitution. — Partager ?… Comment rompre un rayon de lumière ? — Survivre ?… Comment éluder, ici, moi vaincue, d’attester par la mort qu’il