Page:Villiers de L’Isle-Adam - Isis, 1862.djvu/125

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et, en général, presque tous ceux des contrées méridionales, favorisent et même imposent hygiéniquement l’abstinence ; ainsi la sobriété avec laquelle vivent les gens du peuple, en Italie, et leur privation constante d’aliments fortifiants ne nuisent pas à leur nature ; grâce à la nourrissante atmosphère qu’ils respirent, ils se portent aussi bien que ceux du Nord.

Comme Fabriana tenait à maintenir son esprit dans le merveilleux état de santé lucide où il était, non-seulement l’idée de plaisirs gastrosophiques l’eût modérément transportée, mais, secondée par le climat de Florence, elle devait adopter un régime d’une sévérité dont sa constitution de marbre ne pouvait se trouver que fort bien.

Elle ne buvait jamais que de l’eau froide et dorée par quelques gouttes d’élixir ; la nuit, lorsqu’elle avait bien faim, elle se suffisait avec un peu de pain ; quelquefois des glaces, des oranges et du thé ; rarement elle désirait des choses plus succulentes. Cet ascétisme lui évita les temps perdus et les ennuis de la maladie ; et elle se trouvait toujours reposée.