Page:Villiers de L’Isle-Adam - Isis, 1862.djvu/149

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On refusa par un mouvement de la main.

— Ainsi, continua-t-elle, vous pensez, monseigneur, que, par exemple, notre cher tyran, M. de Habsbourg, interviendrait si le juif dont vous parliez se trouvait bien élevé ?

— Les rois ne sont-ils pas tenus de prendre de l’intérêt les uns pour les autres ? répondit le prince, assez surpris de cette insistance.

— Oh ! je suis de l’avis de tout le monde là-dessus !…

— Permettez, c’est n’en pas avoir, marquise.

— Mais c’est avoir celui de tout le monde, dit-elle.

Forsiani regarda Wilhelm, auquel échappa, comme il était un peu jeune et qu’il ne faisait qu’admirer en ce moment, une partie de cette puissante réponse.

— Madame, il y aurait encore, sans aucun doute, bon nombre de Majestés choquées du sans-gêne de cet habile homme, fit-il, ne sachant pas où elle voulait en venir.

— Supposons, si cela vous est égal, quelqu’un de moins hébraïque. Je crois pouvoir vous affirmer