Page:Villiers de L’Isle-Adam - Isis, 1862.djvu/222

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atomes insaisissables de mon corps, que l’ombre reçût les lignes de ma forme, que mon esprit rentrât dans l’anéantissement divin de son unité, telles étaient, pour moi, les décisions dictées par la véritable sagesse.

Mais, Esprits, vous avez bien voulu satisfaire le désir de celle qui vous parle, et vous avez envoyé celui qu’elle attendait. Je ne le cherchais pas, je ne voulais pas le chercher ! Ne devait-il pas venir de lui-même et à son heure ! Ah ! l’Enfant !… je me suis plue à parsemer son chemin, d’avance, des choses les plus attrayantes pour les enfants, étant sûre qu’il viendrait tôt ou tard, selon les pressentiments anciens ! Je vous remercie, Esprits sublimes, qui présidez aux déterminations de toute virtualité, je vous remercie de m’avoir choisi vous-mêmes et amené cette aimable créature la veille du jour prescrit ! Je vous félicite et je suis bien aise de sa beauté ; mais son âme est neuve et profonde ; elle ne demande que de s’emplir et que de vivre ! Quels trésors d’ingénuités célestes doit posséder cette intelligence toute gracieuse ! Tout ce qu’elle voit se couvre d’un prisme de rayons et d’insou-