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introduction

d’une série d’expériences donnant des résultats divergents et parfois opposés. Presque toutes nos descriptions, faites une première fois avec les plantes vivantes sous les yeux, ont été, à plusieurs reprises, et dans des saisons successives, relues en présence de nouvelles cultures des mêmes sujets, et ce sont les variations constatées dans les dimensions et dans l’aspect de plantes identiques, mais s’étant développées dans des Conditions différentes, qui nous ont amenés à donner aux descriptions une largeur qui leur permît d’embrasser les formes diverses que revêt une même race végétale suivant les circonstances variables qui en accompagnent la croissance.

Quand nous avons pu saisir un trait saillant et tout à fait fixe dans les caractères d’une race, qu’il résidât dans une particularité matérielle ou dans un rapport constant entre les dimensions ou les formes d’organes variables, nous nous sommes attachés à le mettre en relief comme le plus sûr moyen de reconnaître la variété en question. Le plus souvent, en effet, le véritable connaisseur en plantes potagères reconnaît les différentes variétés les unes d’avec les autres à un certain aspect d’ensemble, à un faciès particulier qui tient plus souvent à de certains rapports dans la situation et les proportions relatives des divers organes qu’à des caractères de structure précis. Ces signes distinctifs auxquels ne se trompe pas un regard exercé échappent en général à la description et à la définition ; l’observation et l’habitude peuvent seules enseigner à les percevoir et à les reconnaître sûrement : aussi est-on heureux, quand une race est distinguée par un caractère fixe et tangible, de pouvoir la différencier des autres par un seul mot ou par une courte phrase. On tire des indications caractéristiques de ce genre de la présence des épines sur la feuille du cardon de Tours, de leur absence sur celle de l’ananas de Cayenne, de la courbure renversée des cosses dans le pois sabre, de la couleur verdâtre des fleurs dans le pois nain vert impérial, et ainsi de beaucoup d’autres.

Une partie de la description à laquelle nous avons donné une grande attention, c’est celle qui concerne la graine. Outre ses caractères d’aspect extérieur, nous avons tenu à en indiquer aussi exactement que nous avons pu le faire le volume réel et le poids spécifique ; enfin, nous avons fait connaître la durée de la faculté germinative de chaque espèce. Ce renseignement, comme on le comprendra facilement, ne peut être exprimé que par un chiffre représentant une moyenne. La durée de la faculté germinative dépend grandement en effet des conditions plus ou moins favorables dans lesquelles les graines ont été récoltées et conservées. Les chiffres que nous publions sont la moyenne d’essais extrêmement nombreux et faits avec le plus grand soin. Le nombre d’années indiqué est celui pendant lequel les graines en expérience ont continué à germer d’une façon tout à fait satisfaisante. Nous avons considéré, pour l’objet que nous avons ici en vue, les graines comme ne levant plus