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ture ogivale. Ce sont plutôt des claires-voies dont on ne s’explique guère l’utilité. Les chapelles du chœur de la cathédrale de Reims sont surmontées de rangées de colonnes isolées portant des arcs et un bandeau. Cette, décoration, qui date du XIIIe siècle, prend une grande importance par ses dimensions ; elle a le défaut d’être hors d’échelle avec les autres parties de l’édifice, et rapetisse les chapelles à cause de son analogie avec les formes d’une balustrade (17).


Les couronnements du chœur de cette même cathédrale étaient également terminés par une arcature aveugle dont il reste une grande quantité de fragments reposés et restaurés à la fin du XVe siècle, après l’incendie des combles. Là, cette arcature se comprend mieux, elle masquait un chéneau ; mais l’arcature à jour de la nef, refaite également au XVe siècle en suivant les formes adoptées à la fin du XIIIe siècle, n’est plus qu’une imitation de ce parti quant à l’apparence extérieure seulement, puisqu’elle ne répond à aucun besoin. Les tours centrales des églises, élevées sur le milieu de la croisée, sont souvent décorées à l’intérieur ou à l’extérieur, pendant les époques romanes ou de transition, d’arcatures aveugles, surtout dans la Normandie, l’Auvergne, la Saintonge et l’Angoumois, où ce mode de tapisser les nus des murs dans les parties supérieures des édifices paraît avoir été particulièrement adopté. Les souches des tours centrales des cathédrales de Coutances à l’intérieur, de Rouen à l’intérieur et à l’extérieur, de Bayeux à l’extérieur, des églises de Saint-Étienne de Caen à l’intérieur, de Notre-Dame-du-Port et d’Issoire à l’extérieur, de la plupart des églises de la Charente, etc., sont munies d’arcatures (voy. Tour, Clocher). Nous voyons aussi les arcatures employées comme décoration dans