Page:Viollet-le-Duc - Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, 1854-1868, tome 1.djvu/245

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
[arc]
— 226 —

vaisseau n’indique la place des fidèles, celle du clergé ; à Alby, on a dû établir, au XVIe siècle, un chœur fermé par une élégante claire-voie de pierre, qui forme comme un bas côté autour du sanctuaire ; les chapelles sont petites. Ce monument, sans collatéraux, sans transsept, dans lequel le sanctuaire est comme un meuble apporté après coup, est plutôt une salle qu’une cathédrale appropriée aux besoins du culte. Les chapelles du premier étage, qui communiquent entre elles par de petites portes, n’ont pas d’utilité, ce sont des tribunes qui ont l’inconvénient de reculer les jours, et assombrissent par conséquent l’intérieur.

Ce monument, bâti en briques, a été couvert de peintures qui datent de la fin du XVe siècle et du commencement du XVIe, cette décoration produit un grand effet, et dissimule la lourdeur de ces voûtes qui, à cause de l’extrême largeur de la nef, prennent leur naissance à moitié environ de la hauteur totale du dans-œuvre ; les contre-forts renfermés à l’intérieur, par leur projection, cachent les fenêtres et font paraître les piliers portant les voûtes plats et maigres. Dépourvu de ses peintures, cet intérieur serait froid, triste et lourd, et ne supporterait pas la comparaison avec nos grandes cathédrales du nord. La cathédrale d’Alby