Page:Viollet-le-Duc - Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, 1854-1868, tome 1.djvu/367

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
[arc]
— 348 —

arriver à notre mur[1], et ils firent, merveilleusement, une grande voie ; mais, nous en étant aperçus, nous fîmes aussitôt, plus haut et plus bas, un grand et fort palis ; nous contre-minâmes aussi, et les ayant rencontrés, nous leur enlevâmes leur trou de mine[2].

Sachez aussi, Madame, que depuis le commencement du siége, ils ne cessèrent pas de nous livrer des assauts ; mais nous avions tant de bonnes arbalètes et de gens animés de bonne volonté à se défendre, que c’est en livrant leurs assauts qu’ils éprouvèrent les plus grandes pertes.

Ensuite, un dimanche, ils convoquèrent tous leurs hommes d’armes, arbalétriers et autres, et tous ensemble assaillirent la barbacane au-des-

  1. Ce passage, ainsi que tous ceux qui précèdent, décrivant les mines des assiégeants, prouve clairement qu’alors la cité de Carcassonne était munie d’une double enceinte : en effet, les assiégeants passent ici dessous la première enceinte pour miner le rempart intérieur.
  2. Ainsi, lorsque les assiégés avaient connaissance du travail du mineur, ils élevaient des palissades au-dessus et au-dessous de l’issue présumée de la galerie, afin de prendre les assaillants entre des clôtures qu’ils étaient obligés de forcer pour aller plus en avant.