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était défendu et enfilé par un gros cavalier placé du côté de la ville (67 bis)[1].

Si les bastions étaient trop éloignés les uns des autres pour bien flanquer les courtines, on élevait entre eux et au milieu des courtines des cavaliers, soit en forme de demi-cercle, soit carrés pour renforcer leurs fronts ; sur les bastions même, il était également d’usage d’en élever afin d’augmenter leur commandement et de pouvoir placer ainsi deux étages de batteries. Ces cavaliers présentaient encore cet avantage de défiler les courtines, les assiégeants ayant conservé, au commencement du XVIe siècle, la tradition des bastilles offensives du moyen âge, et établissant fréquemment leurs batteries de siége sur des terrassements assez élevés au dessus du sol de la campagne. À défaut de cavaliers, lorsque l’assiégeant, soit par des terrassements soit par suite de la disposition des dehors, dressait ses batteries sur un point élevé, dominant ou rasant les crêtes des défenses de la place, et les prenant en écharpe ou les enfilant, pouvait détruire les batteries barbettes des assiégés à une grande distance et sur une grande longueur, on construisit dès le XVIe siècle des traverses A (67 ter) en terre, munies parfois de gabionnades B au moment de l’attaque, pour augmenter leur hauteur.

Mais on ne tarda pas à reconnaître les inconvénients des ouvrages qui tout en formant des saillants considérables sur les dehors, ne se reliaient pas à un système général de défense ; ils n’étaient pas flanqués ; obligés de

  1. Vue de la ville de Marseille. Topog. de la Gaule, Mérian.