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le congé comme la colonne antique[1].

Dans le chœur de l’église de Vézelay, peu postérieur à celui de Saint-Gilles (dernières années du XIIe siècle), nous retrouvons encore la tradition romaine, mais seulement dans le fût de la colonne qui porte en B un tore, un filet et un cavet (24). Quant à la base elle-même, outre ses griffes, qui sont bien caractérisées et n’ont rien d’antique (voy. Griffe), son profil est le profil de la fin du XIIe siècle ; le bahut, qui surélève cette base sur le bas-côté, n’est pas couronné par le quart de rond antique de Saint-Gilles, mais par un profil beaucoup mieux approprié à cette place, en ce qu’au lieu de former une arête coupante, il présente un adouci. Ces quelques exceptions mises de côté, la base ne dévie plus de la forme rationnelle que lui avaient donnée les architectes français du XIIe siècle ; elle ne fait que la perfectionner jusqu’à l’abus du principe logique qui avait commandé sa composition.

Un des plus beaux et derniers exemples de la base du XIIe siècle se rencontre dans une petite église de Bourgogne, l’église de Mont-

  1. Ce chœur est malheureusement détruit, et les bases restent seules à leur place, ainsi que l’indique notre dessin.